Portraits de ces femmes qui désobéissent – Sylvie
D’où viens ton engagement ?
Je suis tombée dans Alternatiba il y a deux ans. Je ne suis pas une militante à la base. Je ne viens pas du monde associatif, je ne connaissais pas ce milieu. Je galérais un peu à droite, à gauche dans pas mal d’endroits un peu instables et je ne m’engageais pas.
Pour moi d’ailleurs, militer, ce n’est pas vraiment mon action. Je me sens plus activiste que militante dans ce que je fais, en tant que je suis active dans ce que je fais.
Je suis arrivée un jour dans une réunion, deux mois avant le premier village des Alternatives, et je me suis lancée, j’ai proposé mon aide. Je m’attendais à tartiner des sandwichs comme premier job et je me suis finalement retrouvé à coordonner les 400 bénévoles du village des Alternatives à Toulouse ! Simplement en m’impliquant aux réunions et en prenant part à l’organisation. C’était un gros événement, assez fou ! 35 000 participants-es sur deux jours et c’était le point de départ.
En parallèle commençaient les actions des faucheurs de chaises et ma rencontre avec la désobéissance civile. Très vite j’ai aussi pris part à ces actions. Ma première action était d’ailleurs en tant que faucheuse de chaise. On m’a ensuite parlé des actions qui se préparaient à Paris pendant le mois de décembre 2015. Ça m’a tout de suite plu et j’ai alors eu la chance d’être intégré au QG de cette organisation. J’ai donc participé activement aux 15 jours de mobilisation là-bas.
Ce mouvement m’a apporté beaucoup. Dans les événements autant que dans les actions, le résultat était toujours super encourageant. Voir qu’un tel collectif pouvait faire des choses aussi grandes, c’était fou ! J’ai fait énormément de nouvelles choses, du collage d’affiches ou coordonner des bénévoles. J’ai beaucoup appris grâce à ça !
Ce que je retiens surtout, c’est le travail ensemble. Arriver à mener ces actions de manière collective et faire avancer notre objet militant, ensemble, c’était beau ! Le simple fait d’arriver à s’entendre, de passer au-delà de nos différence pour créer l’action, c’était super.
Que penses-tu de la place des femmes dans cet univers ?
Ce qui m’a beaucoup plu dans Alternatiba, c’était : changeons le système et pas le climat, donc changeons ensemble. Dans cette idée, la place des femmes est clairement prise en compte et c’est un vrai sujet pour le coup !
Pour autant, j’ai quand même vécu une situation à Toulouse où la place des hommes était clairement prépondérante à celle des femmes. Quand je suis rentrée des actions de Paris en 2015, j’ai été surprise de devoir m’imposer pour avoir une place. Il se trouve que j’ai un fort caractère… Mais c’était amusant comme expérience ! J’ai senti que les filles au sein du collectif toulousain avaient, mine de rien, du mal à prendre la parole, du mal à prendre le lead. Cette question, à Toulouse, est un peu compliquée. J’essaye d’encourager les femmes à prendre position, prendre un pouvoir, mais il reste un machisme inconscient dans le fond. On a des gens très gentils dans le collectif et on voit bien qu’ils essayent de nous laisser la place, mais ce n’est pas toujours évident et naturel ! Mais je suis globalement très contente parce que je trouve qu’il y a un équilibre au niveau national. En tout cas dans la coordo nationale, on voit bien que les femmes sont là ! Je sens pas de déséquilibre à ce niveau.
Que vas-tu faire pendant la Fêtes des Possibles ?
Pendant la Fête des Possibles, je serai à Alternatiba Toulouse bien sûr ! Le weekend du 23 septembre sera incroyable.