Portraits de ces femmes qui désobéissent – Nina
D’où viens ton engagement ?
Je me mobilisais souvent en mode solo parce que je ne rencontrais pas forcément les bonnes personnes. J’ai beaucoup aidé des personnes dans la rue ou des personnes dans le besoin. J’apportais des contacts à d’autres. Je faisais ce que j’aurais aimé qu’on fasse avec moi. J’ai aussi participé à créer des petits jardins en permaculture dans mon quartier, sans savoir si j’avais le droit ou pas d’ailleurs. Si on attend à chaque fois l’autorisation de la mairie, on ne fait rien !
Mais ce que j’aime par-dessus tout, ce sont les activités avec les enfants. J’aime les rassurer dans leur sensibilité et leur donner une force et un appui. Pour eux, c’est une forme de confiance que je leur donne et ça leur fait du bien.
Je fais ces actions parce que ça me soulage beaucoup personnellement. Je leur donne des outils qu’ils pourront utiliser plus tard. Ils comprennent bien ce qu’on leur explique et ils ont un rôle super important dans le mouvement écologiste ! J’aime beaucoup les enfants et quand je fais ça, je les rassure et je les aide. Moi-même j’ai reçu ce genre d’aide et j’en garde des supers souvenirs !
Ça m’apporte aussi des compétences en plus et des expériences de vies fortes. Je m’auto-forme beaucoup. Je commence à trouver depuis quelques temps les bons cadres pour ça, c’est très inspirants !
Une des actions la plus forte que j’ai pu faire est d’aller aider seule des réfugiés à Paris qui étaient dans le besoin. Je trouvais révoltant la manière dont ont les traités, ça m’a donné envie d’agir. J’allais donc les aider, j’apportais de la nourriture et je m’asseyais avec eux pour parler. C’est juste ce qu’ils voulaient, qu’on parle avec eux et qu’on parle d’eux. J’ai été touchée par le fait que ces gens savaient que c’était pas notre faute si on ne savait pas tout ce qu’ils avaient vécus ! Ils ne nous en voulaient pas et ils étaient super partants pour parler avec nous de ce sujet.
Que penses-tu de la place des femmes dans cet univers ?
Pour moi, dans mon milieu activiste, les femmes ne sont pas dénigrées par rapport à certains autres milieux. Les femmes militent toujours de toute façon, c’est leur quotidien en somme. Le fait de porter une jupe, c’est militer dans la société ! Moi j’ai pu voir que ce problème n’existait pas dans les milieux où je militais. Les femmes n’ont pas de rôles inférieurs, elles sont les égales des hommes, sans rôle pré-determiné. C’est pour ça que je m’y sens bien et c’est sûrement pour ça qu’on est aussi nombreuses.
Dans mes actions, je me sens comprise et épaulée, ça me donne espoir parce que je vois qu’on est tous conscients de cette cause-là, même dans le milieu écologiste. C’est finalement un milieu très favorable au respect, à l’équité, la construction commune… Moi j’ai le sentiment que je peux intervenir, partager et m’enrichir au contact de ces militants et de ces personnes engagées. Ce n’est pas une question de sexe ! C’est très sain et très simple, et c’est ça le futur ! Tout le monde n’a pas accès à cette simplicité dans les relations. Si on arrive à sensibiliser le monde à cette bienveillance entre les sexes, plus personne ne voudra vivre autrement. En tout cas, c’est mon futur.
Que vas-tu faire pendant la Fêtes des Possibles ?
Je vais suivre ce que Alternatiba fera et puis je regarderai sur la carte pour rendre à des rendez-vous sur Paris. Je m’attarderai particulièrement sur des événements en rapport avec la diffusion et la réécriture de notre Constitution !