Portraits de ces femmes qui désobéissent – Jessica

D’où viens ton engagement ?

Je milite pour mes valeurs écologistes, pour le climat. J’ai intégré depuis 2015 des mouvements sociaux dans lesquels j’ai trouvé ma place. J’ai surtout décidé de m’investir auprès d’organisations comme Alternatiba/ANV, en apportant mes compétences notamment au niveau de la levée de fonds. J’ai aussi participé à l’organisation d’actions non violentes en même temps que je découvrais le monde de la désobéissance.

Dans ma démarche, je souhaite créer un élan au sein de la société pour une transition écologique et sociale forte ! J’aimerais voir émerger un mouvement au sein de tous les citoyens pour faire changer le système, donc j’oeuvre à sensibiliser et mobiliser un maximum de personnes sur la justice sociale et la justice climatique.

Ça demande bien sûr un travail de fond pour comprendre les dynamiques sociales et trouver des réponses pour interpeller les “non-convaincus”, comme on dit dans notre jargon. En faisant ça, j’ai l’impression de faire ma part de colibri.

L’action la plus marquante reste le blocage du sommet pétrolier à Pau, en avril 2016, organisé par Total 4 mois après la COP21. Moi j’ai participé à l’organisation de cette action, indignée, comme les autres ! Un canular incroyable ce sommet… Ça été une aventure folle qui m’a amenée à me confronter pour la première fois à la police, et le tout dans l’urgence pour organiser cette action le plus vite possible. C’était pratiquement militaire comme organisation ! J’ai beaucoup appris sur moi-même et j’ai pris conscience à quel point le militantisme était obligatoire pour dénoncer les problèmes. On ne peut pas juste parler de solutions, il faut aussi parler de ceux et celles qui font voir qui sont les problèmes. Entre certaines politiques ou certaines stratégies d’entreprises… Si on a pas cette sensibilisation au problème, la société ne comprend pas. Cette action en l’occurrence a été très intense et nous a permis de montrer le visage du problème.

Pour moi, ça a été un changement d’échelle, un réveil intérieur, qui a eu un impact fort sur ma vie. J’ai pris conscience que pour m’épanouir dans mon métier, il faudra que je sois en lien avec mes valeurs militantes. Je souhaite porter cette transition dans tous les cas de figures !

Que penses-tu de la place des femmes dans cet univers ?

Être militante en tant que femme, ce n’est pas encore toujours simple en fait. Pour moi, le féminisme c’est mettre en avant le droit des femmes et celui des hommes, avoir une égalité au niveau du droit. Dans le milieu écologique, je pense que c’est là où j’ai vu le plus de volonté d’apporter une équité entre les sexes, en proposant de nombreuses solutions et méthodes pour ce faire. En tout cas, là où j’ai évolué, j’ai pu trouver ma place en tant que femme sans devoir aller militer pour le droit des femmes justement. Je trouve qu’on a souvent tendance en tant que femme à vouloir militer pour les femmes alors que c’est quelque chose qui est transversal. Dans notre mouvement, on souhaite porter le féminisme au sein de la transition écologique justement. On fait une transition globale qui respecte l’environnement mais aussi et surtout l’humain. Les égalités entre les sexes en font parti. Je me sens donc autant militante féministe que écologiste dans ce mouvement.

Que vas-tu faire pendant la Fêtes des Possibles ?

J’aimerais bien aller faire un tour vers Toulouse durant le weekend du 23 septembre, il va se passer beaucoup de choses, Alternatiba Toulouse entre autres ! Mais je vais en profiter pour voir les alternatives locales pour m’inspirer toujours plus et voir à quel point les citoyens se bougent en France pour créer une société à leur image ! Cette énergie nationale, et même internationale, ça enrichit ! Tous ces gens qui se bougent sans attendre qu’on leur dise quoi faire, moi ça me porte, alors je vivrai ce moment à fond 🙂