Portraits de ces femmes qui désobéissent – Cecile

D’où viens ton engagement ?

Cela fait maintenant quatre ans que je suis engagée sur la question du climat. Pour moi, militer pour ce sujet a du sens quand on sait que c’est une bataille qu’on ne peut perdre qu’une seule fois en fin de compte ! C’est le sujet le plus éminent, et que pourtant la société ne considère pas comme une société. Mon défi personnel est d’en faire un point d’ancrage pour tout le monde pour qu’on puisse transformer notre société au niveau global.

J’ai commencé par des projets assez institutionnels en entrant par les COPs, les conférences internationales sur le climat comme celle que nous avons accueillie en 2015, la COP21.

Il se trouve que la société civile est représentée dans ces COP et que dans la société civile, les jeunes ont aussi leur place. À travers plusieurs organisations, j’ai commencé à assister dès mes 17 ans à ces conférences, en tant que représentante de la jeunesse (avec d’autres). Ce rôle m’a permis d’observer  les rouages du système et d’en conclure rapidement que ce n’est pas de là qu’allait venir le changement, en tout cas je ne me retrouvais pas du tout dans cet univers. Ils nous donnaient l’impression, à nous les jeunes, d’avoir de l’espace avec notre voix mais on voyait bien que nous n’avions aucun impact sur les processus politiques.

Après ces débuts, j’ai fait des études entre l’Allemagne et Lille pour finalement revenir à Lille à l’été 2014, en pleine préparation du premier village Alternatiba de la ville. J’ai rejoint le projet sur la dernière ligne droite du village et j’ai rencontré par la même occasion ce mouvement jeune, avec des méthodes très efficaces et une porte d’entrée par l’angle des solutions. Ce côté festif et efficace mobilisait beaucoup, ça m’a plu ! Je me suis mise à fond dans l’organisation de ce village puis j’ai poursuivi dans les projets du mouvement, en parallèle de mes études. À ce niveau, le fait d’avoir fait beaucoup de sport quand j’étais plus jeune m’a aidé à tenir le rythme entre le bénévolat et les études. Je me suis rendue compte que ça me rendait plus efficace d’être occupée que l’inverse.

Après cet événement, j’entends parler du Tour Alternatiba à l’été 2015 et je le rejoins. Là j’ai renforcé mon engagement, jusqu’à rejoindre l’équipe de coordination du mouvement. Aujourd’hui, je suis en charge de coordonner Le Grand Défi des Alternatives. À ce niveau, je m’occupe aussi de la représentation d’Alternatiba auprès des autres organisations et à l’extérieur (interventions publiques, presse etc.) C’est un travail très diversifié qui m’apporte énormément de compétences !

Ça me permet donc de vivre mon engagement pleinement et de continuer à développer des compétences professionnelles très diversifiées.

Un projet qui m’a beaucoup marqué a été l’action de désobéissance civile de masse à Pau. Avec ANV-COP21, nous sommes allés bloquer un sommet sur le pétrole offshore. Le but du sommet était en gros de s’adapter à la baisse des prix du pétrole tout en allant forer toujours plus loin dans l’océan.  Quatre mois après la COP21, nous avons considéré que c’était une provocation indécente et nous sommes donc allés bloquer ce sommet. C’était un signe fort que l’accord de Paris n’avait eu aucun impact sur ces entreprises, alors nous nous sommes rassemblés pendant 3 jours avec plus de 300 personnes venues de partout. Incroyable action que l’on a organisée en moins de deux mois ! Super fort pour moi, ça a marqué un tournant dans mon engagement.

Que penses-tu de la place des femmes dans cet univers ?

Les femmes sont plus touchées par le changement climatique que les hommes, surtout dans des communautés de certains pays dans le monde les plus vulnérables. Moi, ce que je vis dans ce mouvement pour le climat, c’est une envie d’aplanir nos différences et de faire que chacun monte en compétence et s’autonomise. On souhaite que les gens prennent des responsabilités, peu importe le sexe. Le mouvement a été lancé par cinq mecs du pays basque et aujourd’hui les trois principales coordinatrices du mouvement sont des femmes.

Que vas-tu faire pendant la Fêtes des Possibles ?

Pendant la Fête des Possibles, je serai surtout mobilisée sur les réseaux sociaux pour relayer les événements de cette fête et je serai bien sûr présente à Alternatiba Paris le 30 septembre !