Portraits de ces femmes qui désobéissent – Annie
D’où viens ton engagement ?
Au travers de mon métier, je suis engagée depuis maintenant 5 ans pour le climat. Je travaille pour les grandes entreprises, j’ai donc une vision assez claire de leurs fonctionnement, leurs forces, leurs faiblesses. Parallèlement, je me suis engagée il y a deux ans dans la défense des droits de l’hommes et spécifiquement pour mon pays d’origine, le Congo-Brazzaville qui vit sous une dictature qui dure depuis trop longtemps…
Je milite également pour l’association ATTAC, le MRAP, Alternatiba et CCFD Terre Solidaire. Avec ces associations, je défends les valeurs de l’écologie, de la solidarité. Je fais des réunions, je suis leurs actions, je tiens des stands aussi.
J’accompagne aussi parfois des migrants sur certaines actions. Dans ce cas, on reste avec eux, on leur parle, etc… J’arrive même à faire des ponts entre ces associations de lutte pour l’environnement et les luttes que je mène pour le Congo.
Ces actions, ces événements et ces rencontres m’apportent de nouvelles compétences. Le camp Climat d’Alternatiba m’a particulièrement fait avancer à ce niveau ! J’ai pris en responsabilité et j’ai appris à défendre ma vision de l’engagement petit à petit.
Je suis très proche du courant non-violent, comme Gandhi a pu le porter. J’essaye de mener mes actions dans ce sens. Je publie d’ailleurs généralement des préceptes en ce sens.
Ce que j’aime aussi, c’est bien sûr la dynamique de groupe !
Quand on œuvre pour cette cause, nous sommes nécessairement ensemble, avec d’autres personnes, on ne reste pas tout seul ! Moi quand je vis ça, je vois et je sens que tous ensemble, on peut aller loin.
Une action qui m’a marquée a été un moment où je m’étais réunie avec mes compatriotes pour mener des réflexions sur la dictature. Cette approche m’a valu d’être présidente d’une commission politique durant un congrès sur le Congo pendant deux jours. Au sortir de ce Congrès, mon engagement avait été renforcé à tout jamais !
Que penses-tu de la place des femmes dans cet univers ?
Dans ma lutte contre cette dictature congolaise, je me suis rendu compte que c’était à nous les femmes de prendre le flambeau et secouer le pilier de la dictature pour pouvoir avancer. On dit d’ailleurs chez nous que les femmes souffrent le plus de cette situation en tant que filles, sœurs et bien sûr mères. Nous avons la pression de ces rôles dans la société, ce qui nous demande encore plus de force.
Dans les mouvements pour le climat, je trouve les femmes beaucoup plus motivées et collectives. J’ai l’impression qu’elles analysent beaucoup mieux la situation et qu’elles s’engagent en conséquent. Elles pèsent le pour et le contre avant d’y aller à fond !
Pour autant, je pense qu’elles n’ont pas encore la place qu’elles méritent. Il y a un manque de confiance de la part de la société. Moi je pense que c’est à nous les femmes de continuer d’avancer pour faire en sorte de gagner cette confiance.
Je pense qu’on se fait mieux entendre dans le monde associatif, même si ce n’est pas toujours évident. Les femmes autour de moi sont aussi une source d’inspiration dans leur diversité, dans les compétences qu’elles déploient, la vision qu’elles portent…
J’ai rencontré des personnes très motivées et je rencontre souvent des femmes très extrêmes dans leurs motivations ! Plus qu’ailleurs c’est sûr.
Que vas-tu faire pendant la Fêtes des Possibles ?
Je serai sûrement à Saint-Denis, j’ai entendu parler d’une soirée de la transition qui sera organisée. Mais je pourrai aussi aller à Paris voir les événements qui se passent !